République du Niger
République du Niger
Population: 11,1 millions (2004)
Langue officielle: français, groupes ethniques: haoussa (43,3 %), zarma (17,9 %), peul (8,5 %), tamajeq: (8,4 %), kanouri (4,8 %), songaï (4,7 %), arabe dialectal (1,2 %), gourma (0,5 %), etc.
Situation générale
Le Niger (officiellement république du Niger) est un pays enclavé d’Afrique occidentale, à 700 km de l'océan Atlantique. Il est limité au nord par l’Algérie et la Libye, à l’est par le Tchad, au sud par le Nigeria et le Bénin, et à l’ouest par le Burkina et le Mali. La superficie totale du Niger est de 1 267 000 km², soit 2,3 fois la France. Sa capitale est Niamey.
Le Niger est un véritable trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire. Situé au coeur du Sahel, il se caractérise par des conditions climatiques extrêmes, un sol pauvre et une influence croissante de la désertification.
Le Niger est divisé en huit régions (ou «départements»): l'Agadez, le Diffa, le Zinder, le Tahoua, le Tillabéry, le Dosso, le Maradi et Niamey (voir la carte détaillée).
Les ethnies : Au Niger, il faut compter six grands groupes ethniques: les Haoussa (53,5 %); les Djerma (14,7 %) et les Songaï (4 %), les Touaregs (10,6 %), les Peuls (10,4 %), les Kanouri (Beribéri et Manga, 4,6 %). Il convient d'ajouter aussi les Gourmantchés (0,3 %), les Arabes (0,3 %) et les Toubou (0,5%). Les ethnies des communautés étrangères représentent 1,8 % de la population. La quasi-totalité de la population est composée de musulmans sunnites (98,6 %). En réalité, ces groupes ethniques comptent un grand nombre de peuples (environ une quarantaine). Soulignons que l'ethnie principale est formée des Haoussa, sédentaires, tandis qu'au nord vivent des Touaregs, des Toubou et des Arabes, en grande partie nomades. Les Peuls, pour leur part, sont plus ou moins dispersés.
Les langues : Les langues nationales, au nombre d'une vingtaine, sont d’origine arabo-berbère et chamito-sémitique. Les langues les plus importantes sont le haoussa (49,6 %) et le zarma (20,8 %), qui sont parlées par plus d’un million de locuteurs; par ailleurs, le peul ou fulfudé (8,3 %), le tamajeq: (8,4 %), le kanouri (4,8 %), le songaï (4,7 %) et l'arabe dialectal (1,2 %) constituent aussi des langues non négligeables parce que ce sont toutes des langues parlées également dans les pays voisins.
Données historiques : La désertification du Sahara a commencé vers le VIIIe millénaire avant notre ère et a repoussé vers le sud les populations d’agriculteurs, laissant la place à des communautés d’éleveurs de bovins. Les territoires constituant le Niger actuel entrèrent dans l’histoire avec l’établissement de relations transsahariennes au Moyen Âge, vers le Maroc, par la vallée du Niger et Tombouctou (empires du Mali et du Songhaï), vers la Tunisie (Ifriqiya) à travers le Sahara central, et vers la Libye et l’Égypte par le Fezzan et le Tchad (empire de Kanem-Bornou et États haoussa). Très vite, l’islam s’imposa dans la partie méridionale, les Touaregs (nomades) s’installant au nord.
Les États haoussa islamisés dominèrent le Niger méridional du Xe siècle au début du XIXe siècle. À cette époque, ils furent soumis par la force par les Peuls menés par Ousman dan Fodio. Les Songhaï exercèrent une forte influence sur la vallée du fleuve durant la dernière partie du Moyen Âge, tandis que l’empire de Kanem-Bornou dominait la frontière orientale. Les Touareg arrivèrent par vagues de l’Aïr à partir du XIe siècle, se répandirent dans l’Azawagh et commencèrent à lancer des raids sur les sédentaires du Sud; au XVe siècle, ils établir un sultanat à Agadez.
La politique linguistique
Gouverné longtemps par des régimes autoritaires, le Niger n’a pas eu besoin de loi pour légitimer sa politique linguistique. Par exemple, la Constitution de 1960 a été suspendue en 1974. La dernière constitution avant le coup d'État de janvier 1996,qui datait du 26 décembre 1992, a également été suspendue, de même que celle de 1996.
La Constitution du 9 août 1999 proclame dans son article 3 que la langue officielle est le français.»
Article 3
1) Toutes les communautés composant la Nation nigérienne jouissent de la liberté d’utiliser leurs langues en respectant celles des autres.
2) Ces langues ont, en toute égalité, le statut de langues nationales.
3) La loi fixe les modalités de leur promotion et de leur développement.
4) La langue officielle est le français.
En même temps, les langues des communautés composant la Nation nigérienne ont toutes le «statut de langues nationales».
Ainsi, bien que le français soit la seule langue officielle proclamée de ce pays, le haoussa et le zarma sont admises dans les débats parlementaires . Toutefois, les lois sont rédigées et promulguées seulement en français.
Dans les TRIBUNAUX, les langues écrites admises sont le français et l’arabe classique (rarement). Dans les communications orales, la plupart des langues nationales – haoussa, zarma, peul, tamajeq, kanouri, songaï, arabe dialectal, etc. – sont admises devant le juge qui peut recourir à un ou plusieurs interprètes. Les sentences sont rendues ou en français ou en arabe classique (rarement).
Dans l’ADMINISTRATION PUBLIQUE, les langues nigériennes sont employées dans les communications orales avec les fonctionnaires parlant la ou les mêmes langues, mais cette pratique ne constitue pas un droit. Puisque le français est la langue de l’État, c’est cette dernière langue qui obtient ce droit d’être utilisée. Toutefois, les documents relevant des ministères de la Justice, de la Santé, de l’Éducation et de l’Agriculture peuvent avoir une version dans certaines langues nationales. Là encore, cette pratique ne correspond pas à un droit, mais à des cas de force majeure. On comprendra, par exemple, qu’il est inutile pour un médecin ou une infirmière de s’adresser à un patient ne comprenant pas le français.
En ce qui a trait à l’ÉDUCATION, les langues nationales coexistent avec le français dans les écoles maternelles. Selon la Loi d’orientation du système éducatif nigérien, les langues d’enseignement sont le français et les langues nationales. La Loi d’orientation du système éducatif nigérien, adoptée en mars 1998, rend obligatoire la scolarisation des enfants âgés de 4 à 16 ans. Cependant, les préjugés qu'ont certains parents vis-à-vis de l'école, la précarité de leurs moyens financiers et économiques, ainsi que l'insuffisance des infrastructures scolaires, ont largement contribué à handicaper cette obligation.
Dans les écoles primaires du pays, l’enseignement est donné dans quelques langues nationales durant les trois premières années; l’arabe classique est même enseigné dans plusieurs écoles (medersas ou écoles franco-arabes) à titre expérimental. Un nombre de plus en plus important de parents orientent leurs enfants vers ce type d'enseignement au détriment du système d'enseignement traditionnel en français.
Certaines tribus nomades bénéficient aussi de «cantines scolaires» dans leur langue, c’est-à-dire des écoles mobiles que l’on «enlève» une fois la saison terminée. Conformément à la Loi d’orientation du système éducatif nigérien (loi 98-12), le gouvernement tend à généraliser l'approche bilingue, c'est-à-dire avec le choix de la langue maternelle comme première langue d'enseignement et du français comme langue de continuation des études au secondaire et à l'enseignement supérieur.
À partir de la quatrième année du primaire et durant tout le secondaire jusqu’à l’université, le français reste la seule langue d’enseignement. Par décret gouvernemental, l’enseignement de la langue seconde est obligatoire pour les élèves du secondaire et ceux-ci doivent choisir entre l’anglais, l’arabe, l’allemand et l’espagnol.
Malheureusement, le taux brut de la scolarisation était de 30,4 % en 1997-1998 et de 32,2 % en 1998-1999. Au secondaire (1er cycle), le taux de scolarisation des filles n'était que de 5 % (1997-1998).
La VIE ÉCONOMIQUE se déroule dans les langues nationales lors des communications orales, notamment en houssa et en zarma. Dès que la langue écrite entre en jeu, seul le français assure la communication: affichage, publicité, étiquetage, modes d’emploi, etc. Dans les contacts entre les gens, tous parlent deux ou trois langues, surtout le haoussa et le zarma. Certains connaissent simplement plus la langue officielle que d’autres. Bref, le bilinguisme constitue une pratique normale dans ce pays et personne ne remet cette pratique en question.
Au Niger, comme dans d’autres pays d’Afrique, le problème ne se pose pas en terme de majorité et de minorité, mais au plan de l’usage du français par rapport aux langues nationales. Ce qui frappe peut-être le plus dans ce pays, c’est l’absence de statut des langues nigériennes, car dans la réalité le bilinguisme est la règle générale. Compte tenu que les gouvernements qui se sont succédé au Niger ont tous prôné l’importance des langues nigériennes, il semble que beaucoup de chemin reste encore à parcourir avant d’atteindre ce noble but
Marqué par les sables du Sahara au nord, une zone soudanaise à l’extrême sud-ouest, avec, de Niamey au lac Tchad, une large bande sahélienne au milieu, le Niger représente la transition entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire.
Plus de la moitié du pays est complètement désertique. Et pourtant, il y a longtemps, très longtemps, le Niger fut une région fertile et peuplée, ainsi que le révèlent les nombreuses peintures rupestres et les splendides dessins du massif de l’Aïr.
Terre de contrastes et mosaïque de peuples très divers, le Niger ne se limite pas à l'envoûtant Sahara, ni au fleuve qui donne son nom au pays, ni au Sahel, tout à tour verdoyant et desséché.
Le Niger est une mosaïque de peuples et une variété de paysages aussi rudes que majestueux, investis par des hommes qui en connaissent les ressources et en tirent leur subsistance.
Le Niger